Malgré une plaidoirie musclée de son avocat, la semaine dernière, Véronique Sélinsky, rapporteur général de l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC), reste suspendue sur décision du Pays. Le tribunal administratif vient de rejeter son recours en référé, sans pour autant détailler clairement ses motivations.
Nous vous annoncions en avant-première, la semaine dernière, que Véronique Sélinsky, rapporteur général, avait été suspendue à titre conservatoire depuis le 11 mars 2022, suite à quatre signalements pour « harcèlement moral » par des rapporteurs de l’APC. Son avocat, Thibaud Millet, avait alors déposé un référé afin de contester cette décision du Pays.
Au cours d’une plaidoirie musclée, Me Millet avait alors dénoncé « une cabale » de la présidente de l’APC, Johanne Peyre, à l’encontre de sa cliente. L’avocat de Mme Sélinsky avait en effet jeté le trouble en évoquant « des rapports fréquents entre la présidente de l’APC et le ministre de l’Economie et des Finances, Yvonnick Raffin », qui tiendraient des réunions mensuelles. Et de remettre ainsi en cause l’indépendance de l’APC, à la fois vis-à-vis du pouvoir et des milieux économiques.
Malgré ces accusations lourdes envers l’APC qui deviendrait un instrument politique plutôt qu’une autorité indépendante , le tribunal administratif n’a pas suivi la requérante et a considéré simplement, sans développer clairement ses motivations : « En l’état de l’instruction, aucun des moyens de légalité externe et de légalité interne invoqués par la requérante à l’appui de sa demande et tels qu’ils sont analysés dans les visas de la présente ordonnance n’apparaît propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée ».
La fin du western ?
Cette décision sonnera-t-elle la fin du western qui se joue à l’APC ? Pas si sûr, une contre-attaque pourrait bien se profiler et se déporter au pénal… Affaire donc à suivre.
Reste le plus inquiétant : l’immiscion du Pays dans les dossiers de l’APC pour mener son enquête ! Déjà mise à mal par l’affaire Mérot, l’APC aura bien du mal à remonter la pente avec cette nouvelle polémique et à regagner la confiance des consommateurs polynésiens…
