Retour

La journaliste Annick Cojean, grand reporter au journal Le Monde et auteure de nombreux ouvrages qui défendent toutes les formes de liberté, surtout celles concernant des femmes, a publié dans l’édition datée du 25 août 2022 le portrait d’un jeune poète afghan qui ne cesse de lutter pour la liberté, et en particulier celle des…

Son parcours : né en 1995 et parti avec sa famille pour Kaboul, il fait partie de cette génération qui, après le départ des talibans en 2001, a pu étudier librement, vivre tout simplement. Tout en étant étudiant en littérature persane et passionné par la littérature mondiale dont des auteurs français, il devient journaliste tout en continuant à écrire des poèmes qui célèbrent la liberté qu’il déclame en public (coutume afghane) ou sur les réseaux sociaux.

Il exerce son métier au milieu des attentats terroristes et c’est après la mort dans un attentat d’un de ses amis journalistes et le début des négociations en 2019 entre Américains et talibans qu’il écrit son fameux poème : « Je t’embrasse au milieu des talibans » qui va devenir le symbole de la lutte contre les talibans au point d’être mis en musique et chanté par une chanteuse non voilée sur YouTube (voir la vidéo ci-dessous), d’être tagué sur les murs de Kaboul, d’être traduit dans de multiples langues. Son poème est devenu un symbole et Ramin une référence. Il le lit pour la première fois dans un amphithéâtre de Kaboul en févier 2019.

PPM, qui défend la liberté sous toutes ses formes, vous propose la lecture de ce poème, traduit en français, dont on ne peut saisir l’audace que si on la mesure à la haine que portent les talibans à toute forme de liberté, surtout quand elle concerne les femmes !

« À chaque souffle, à chaque endroit, je t’aime. / Pour contrer les coutumes criminelles, je t’aime/ Tu es pieuse, tes baisers sont ta prière/ Tu es différente, tes baisers sont ta rébellion,/ Tu ne crains pas l’amour, l’espoir, l’avenir,/ Je t’embrasse au milieu des talibans, tu n’as pas peur./Je t’embrasse au coin de la mosquée, tu ne trembles pas./ Dans le parfum des jujubiers sauvages, tu ne trembles pas/Je t’embrasse dans les taxis, je t’embrasse dans les rues/ Je t’embrasse contre les accusations d’apostat (…) »

Féminisme sans frontières

En 2021, Ramin et sa jeune épouse doivent fuir leur pays pour échapper à une mort certaine et vivent en exil en France. Aujourd’hui, à 26 ans, Ramin Mazhar continue son combat en publiant par divers canaux ses poèmes, en relayant des informations sur les réseaux sociaux. Ses poèmes sont diffusés clandestinement dans son pays et participent à la résistance. Il est très suivi par les Afghans et Afghanes (!) restés au pays.

Pour aider la résistance afghane contre l’obscurantisme, et la mort sociale et l’asservissement des femmes, il est possible de consulter sa page Facebook (tout est traduit), de lui apporter un peu de soutien par de simples « like » ou des commentaires.

Dans un monde régi par les lois de la géopolitique souvent cyniques, nos frères et sœurs afghans sont bien seuls depuis le retour des talibans. Témoignons-leur notre sympathie et notre soutien, même virtuel ! Montrons-leur que leur voix est entendue jusqu’à Tahiti !

Vidéo : le poème de Ramin Mazhar interprété par une chanteuse non voilée sur YouTube

image_pdfPDFimage_printImprimer

Laisser un commentaire

Partage