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Après l’alliance étonnante et détonnante d’Edouard Fritch avec son ancien mentor et ennemi juré Gaston Flosse, à l’entre-deux-tours des élections territoriales, pour « faire barrage à l’indépendance », nous nous étions interrogés : tous les coups sont-ils permis pour nourrir sa soif de pouvoir (lire notre précédent édito) ? Si les « réconciliations » dans l’histoire politique en Polynésie ne devraient plus vraiment surprendre (lire le dossier de Jean-Marc Regnault), les urnes ont répondu par la négative. Exit le Tapura et la bande à Fritch, c’est le Tavini qui a remporté les Territoriales dimanche soir, avec plus de 44 % des voix (lire notre article).

La population veut du changement et a exprimé son ras-le-bol ! Il faut dire que le parti de Fritch lui en a fait voir de toutes les couleurs… Elle a vu rouge après « l’affaire du mariage » de Tearii Alpha et des « tontons bringueurs » ; elle était verte avec l’instauration de la TVA sociale, une taxe injuste qui n’a rien de « sociale » ; et elle était fiu que les Polynésiens soient pris pour des bleus et pas au sérieux malgré un premier vote sanction sans appel aux Législatives. Fritch ne semble pas avoir entendu à sa juste mesure cet avertissement et fait pschitt après son ultime volte-face où il aura tenté de récupérer coûte que coûte l’électorat de l’Amuitahira’a, sans avoir pris la peine de penser à ses propres électeurs dont certains n’ont visiblement pas apprécié que l’élève puisse se rallier à son maître, le Vieux lion, multi-condamné et inéligible de surcroît. Et « Doudou » de voir s’envoler son troisième mandat.

Le Tavini sera-t-il à la hauteur pour répondre aux besoins de son « peuple » ?

C’est donc une vague bleue qui déferle en Polynésie, avec la victoire du parti indépendantiste. Grâce à la prime majoritaire, attribuant un tiers des sièges au gagnant afin de permettre une plus grande stabilité politique, le Tavini rafle 38 sièges à l’assemblée, alors que le Tapura n’en aura plus que 16 et le jeune groupe A Here Ia Porinetia (AHIP), 3 (voir les résultats définitifs et le nouveau visage de l’assemblée). Face aux deux mastodontes, AHIP a réussi à s’imposer remarquablement comme la troisième force sur l’échiquier politique local. Pour certains colistiers des autres formations, dur dur de perdre son siège : nombreux sont ceux qui n’ont pas eu le ressort pour rebondir… Ainsi, le parti bleu ciel prend les commandes du Fenua pour les cinq prochaines années. Jeudi 11 mai, une première séance se tiendra à l’assemblée de la Polynésie française (APF) et procédera à l’élection du président de l’APF, puis du 18e président de la Polynésie française. C’est le candidat souverainiste et actuel député Moetai Brotherson qui devrait occuper le fauteuil, sauf surprise. Passée l’euphorie de la victoire, gageons que le Tavini retrousse ses manches et relève son lavalava pour se mettre rapidement au travail et être à la hauteur pour répondre aux besoins de son « peuple », qui réclame avant tout une réduction du coût de la vie et plus d’emplois locaux.

Aussi, dans cette période trouble marquée par une crise socio-économique alarmante, les œuvres de Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun résonnent encore aujourd’hui. Découvrez le portrait brossé par Patricia Bennel de cet écrivain engagé et artiste inspiré, dont de nombreux textes restent d’actualité en ce qui concerne la critique sociale mais aussi l’évocation de l’identité mā’ohi (lire notre dossier). Enfin, nous vous proposons dans notre édition de mai un coup de projecteur sur un autre homme qui a fait couler beaucoup d’encre : Paul Gauguin, dit « Koké », dont la quête du sauvage l’a mené jusqu’aux Marquises. Celui qui a inventé la lumière, tout en ayant une part d’ombre, défendait également les Polynésiens contre les abus des autorités administrative et religieuse (lire notre dossier « GAUGUIN L’INSOUMIS – Parcours d’un artiste libertaire et révolutionnaire »).

Ensemble, faisons bouger les lignes… pour un vent de liberté !

Bonne lecture, te aroha ia rahi.

Dominique Schmitt

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