Dans un précédent dossier de PPM en avril, le professeur émérite Bernard Poirine annonçait, à juste titre, un retour de l’inflation et une hausse des taux d’intérêt. Alors que la plupart des économistes, y compris dans les Banques centrales, penchaient fin 2021 vers une poussée inflationniste transitoire, l’hypothèse d’une inflation persistante est devenue prépondérante en 2022, et les politiques monétaires ont brusquement été ajustées pour lutter contre cette possibilité, d’où une hausse rapide des taux d’intérêt directeurs dans la zone euro (+0,5 % fin juillet) et aux États-Unis (+0,25 % en mars, +0,50 % en mai, +0,75 % en juin et +0,75 % fin juillet). D’autres augmentations des taux directeurs en 2022 ont été également annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale des États-Unis (FED).
Lire aussi le dossier réalisé par Florent Venayre : « Quelle inflation en Polynésie, et pourquoi ? ».
Cette lutte contre une inflation persistante suscite des craintes d’une forte chute de la croissance, notamment aux États-Unis où le Produit intérieur brut (PIB) réel s’est contracté aux 1er et 2nd semestres, ce qui selon une définition arbitraire constituerait une récession. À ce propos, un comité du NBER (National Bureau of Economic Research) est chargé de définir les dates des récessions (entre un pic et un creux d’un cycle économique) qui sont définies par un « recul significatif de l’activité économique touchant tous les secteurs, pendant plusieurs mois », à l’aide d’indicateurs, en particulier le revenu réel moins les transferts (une mesure du pouvoir d’achat) et l’emploi salarié non agricole (www.nber.org/research/business-cycle-dating). Le taux de chômage américain étant revenu quasiment à son plus bas niveau depuis 50 ans (3,5 % en juillet 2022 tout comme en septembre 2019 avant la pandémie de Covid), la plupart des économistes considèrent que l’économie américaine n’est pas en récession, même si quelques indicateurs avancés, tels que des taux d’intérêt de long terme inférieurs à ceux de court-terme, laissent présager la possibilité d’une récession d’ici la fin de l’année 2022, voire d’une période de « stagflation » (stagnation + inflation) si les prix ne sont pas maîtrisés dans le moyen terme …
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