Retour

Suite au préavis de grève déposé par la FRAAP (Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie) dans les aérodromes des archipels, avec une prise d’effet le vendredi 3 février, à minuit, le gouvernement explique dans un communiqué son « incompréhension » et accuse la fédération de chercher à « prendre à nouveau en otage les populations…

La Vice-Présidence du gouvernement a reçu vendredi dernier, à 11h40, une lettre à l’attention du Vice-président dont l’objet est un préavis de grève à durée illimitée concernant toutes les structures de la Direction de l’aviation civile (DAC) du Pays portant sur des revendications de hausse de 20 % sur les indemnités de sujétions (« sorte de prime de fonction ») des pompiers d’aérodromes entre autres et avec une prise d’effet le vendredi 3 février, à 00h00 (voir ci-dessous).

Dans un communiqué, la Présidence fait un rappel des faits récents : « le mardi 24 janvier 2023, le secrétaire général de la FRAAP a adressé une lettre au Vice-président du gouvernement dont l’objet est : Point de situation des engagements résultant du Protocole d’accord de fin de conflit signé le 2 octobre 2022. Pour donner suite à cette lettre, le Vice-président a sollicité le secrétaire général de la FRAAP et les délégués syndicaux de la DAC le vendredi 27 janvier 2023 à 9h30 pour un rendez-vous à 14h le même jour, en vue de leur rendre compte du bilan des avancées dans les travaux relatifs aux engagements signés dans le protocole d’accord de fin de grève du 2 octobre 2022 et de leur remettre en même temps sa lettre de réponse aux questionnements de la lettre de la FRAAP du mardi 24 janvier. Le secrétariat de la Vice-présidence a reçu malheureusement une réponse négative à la demande de rendez-vous du Vice-président de la part du secrétaire général à 10h30, ce même jour. Et c’est avec une grande surprise que le secrétariat de la Vice-Présidence à reçu à 11h40 la lettre de préavis de grève adressée au Vice-Président. La mise en œuvre de tous les points figurant dans le protocole d’accord du 2 octobre 2022 a été effectuée avant le 15 janvier 2023, comme prévu. Certains points du protocole sont réalisés et terminés ou sont en cours de réalisation. C’est pourquoi ce préavis de grève, qui comporte de nouvelles revendications quelques mois à peine après la signature du protocole précédent d’octobre 2022, nous interroge ».

Lors de la commission paritaire du 9 novembre 2022 concernant l’article 1er sur le reclassement des ISS (Indemnités de sujétions spéciales) des pompiers, l’accord portait sur le reclassement du niveau de sécurité aéroportuaire des aérodromes pour permettre une révision des ISS des pompiers pour les aérodromes qui seraient reclassés. Une lettre de la DAC a été adressée au SEAC (Service d’État de l’aviation civile) le 5 décembre 2022 demandant son agrément pour les aérodromes concernés et sollicitant la modification de l’arrêté de classement des niveaux, affirme la Présidence. Et d’expliquer : « C’est seulement après l’agrément de reclassement du niveau de sécurité des aérodromes qu’il est possible d’établir les arrêtés nominatifs et individuels pour la révision du niveau des ISS. Le SEAC a demandé à la DAC de reformuler sa demande sur la base des statistiques de trafic aérien de 2022 en année pleine et celles des projections de 2023 au lieu de se baser sur les statistiques de 2019. Ce travail est en cours. »

Que dit ce préavis de grève ?

Ce préavis de grève porte principalement sur des revendications d’augmentation des indemnités de sujétions spéciales (ISS équivalente à une prime de fonction) des pompiers et des agents ayant une ISS, à + 20 %, des hausses des ISS de certains agents de la section des pompiers SSLIA (Service de sécurité et de lutte contre les incendies d’aéronefs) et SPRA (Service de prévention des risques animaliers) pour des indices allant jusqu’au niveau de sécurité aéroportuaire 7 « qui n’existe pas dans la grille officielle de la règlementation », précise encore le communiqué. « Ce niveau d’indice correspond au niveau des aérodromes internationaux comme Tahiti-Faa’a. Pour nos aérodromes des îles, le niveau de protection le plus élevé de la sécurité aéroportuaire est de classe 5. Ces revendications de hausse des ISS ne sont pas justifiées par des modifications substantielles de la charge de travail ou des responsabilités affiliées. Par ailleurs, les accords signés dans le protocole d’accord du 2 octobre 2022 ne comportent pas ces revendications qui viennent contredire la signature du syndicat.

Lors de la grève précédente des pompiers d’aérodromes le 30 septembre 2022, il n’a pas été possible de donner satisfaction à leur revendication pour une hausse de 10 % sur les ISS. Maintenant, en réclamant du + 20 %, le syndicat, selon nous, entre dans une stratégie de l’inacceptable en prenant une nouvelle fois la population des îles et les acteurs du tourisme en otage. »

Tous les agents pompiers d’aérodromes (SSLIA) et les agents de la prévention aux risques animaliers (SPRA), ainsi que leurs différents ISS cumulables, sont financés par la taxe sur les passagers (TAP – taxe aéroportuaire).

« Des revendications individuelles et injustifiées »

Et le Pays de fustiger la manière de procéder : « La stratégie du représentant syndical de la FRAAP de déposer en urgence et précipitamment leur préavis de grève pour ce vendredi 27 janvier 2023 est de viser la prise d’effet pour le jour d’ouverture inaugural du salon du tourisme le vendredi 3 février. Sur ce point il ne peut pas y avoir de coïncidence. La question qui en découle est simple : sur la base de revendications individuelles et injustifiées, cherchent-ils à entacher l’image de la reprise du développement du tourisme dans les îles et entraver le travail des entreprises et de tous ceux qui œuvrent pour ce secteur d’activité ? 4 mois après la précédente grève qui coïncidait aussi avec l’ouverture du salon du tourisme, cherchent-ils à prendre à nouveau en otage les populations des îles et de Tahiti ? La réponse s’impose. »

En fin d’après-midi, la Présidence informait que le Vice-président Jean Christophe Bouissou recevra les représentants des organisations syndicales signataires du préavis demain, mardi, à 14 heures, dans la salle de conférence de presse de la Présidence.

Avec communiqué

image_pdfPDFimage_printImprimer

Laisser un commentaire

Partage