L’association 193 adresse une lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle 2022.
« La France, 4e puissance mondiale détenant l’arme nucléaire rendu possible en sacrifiant des vies humaines polynésiennes sur plusieurs générations, cela au nom d’une soit disant « raison d’Etat » !
A vous candidats qui briguez la plus haute fonction de la République, vos programmes révèlent une imprécision voire un oubli volontaire du sujet du Nucléaire et de ses conséquences sur la Polynésie et son peuple ! Que faut-il en déduire ? Etes-vous donc encore de ceux qui une fois élu, laisserez le peuple polynésien livré à lui-même face aux multiples conséquences notamment sanitaires, environnementales et économiques, générées par les 193 essais nucléaires français ?
Aujourd’hui, cette problématique est malheureusement orchestrée par le tandem Etat – responsable des 193 explosions nucléaires que nous considérons comme un crime – et Pays complice d’une politique hypocrite sur le véritable sujet du nucléaire ! En effet, le président Macron est passé en touriste l’année dernière, et sur la question du Nucléaire, il a continué de nier l’évidence. Le pardon tant attendu, il n’a pas eu le courage de le prononcer, de le demander à ce Peuple blessé, meurtri depuis ces 30 années d’essais nucléaires. Macron est fidèle à la position de l’Etat : la France n’a pas à demander pardon à ce Pays, car pour l’Etat, il n’y a pas de véritable problème, seulement quelques dérapages ici et là, mais rien de vraiment grave. Or, l’enquête de Disclose a révélé un autre regard, en l’occurrence scientifique, sur le drame d’un seul essai nucléaire, celui de Centaure : 110.000 victimes potentielles en 1974.
Le président Fritch, avec Reko Tika, a voulu nous faire croire que des avancées significatives allaient arriver : rien de nouveau ! En fait, si, et nous le comprenons déjà depuis plusieurs années : ils veulent réécrire l’histoire de ce Pays, à leur manière, selon leurs logiques. Une logique bien huilée avec l’Etat qui consiste à toujours minimiser l’impact de ces essais nucléaires sur nos populations. Cela se vérifie notamment quant à l’indemnisation des victimes, le principal point bloquant est le 1 millisievert dit de Lana TETUANUI. Ce seuil créé tant d’inégalités et d’incompréhensions, que son retrait ne serait que rendre justice aux victimes et ayants-droits : tous les dossiers rejetés par le Civen, d’une manière systématique, se fondent sur la belle trouvaille de Lana TETUANUI.

A l’Association 193, après 4 années d’existence de sa « Cellule d’accompagnement des victimes des essais nucléaires » (CARVEN), ce sont un peu plus de 100 victimes et familles qui ont obtenu une indemnisation pour un total avoisinant le milliard CFP, c’est autant d’argent injecté dans l’économie du Fenua. Mais ce sont plus de 100 personnes qui se sont vues rejeter leur demande d’indemnisation alors même qu’elles remplissent les 3 conditions légales que sont, de temps, de lieu et de pathologie, encore une fois, au nom du milissivert de Lana TETUANUI. L’Association 193 demande à ce que cet amendement soit supprimé totalement.
Enfin, depuis 2016, ce sont plus de 55 000 pétitionnaires qui réclament un référendum local sur le sujet du nucléaire. Comme à son habitude, le président reste sourd face à cette demande. De même, si le président Fritch se souciait réellement du devenir de la PSG, il réclamerait à l’Etat les 80 milliards dépensés par la CPS pour les soins prodigués aux maladies radio-induites. Mais voilà, il est plus facile de taper encore sur les petits au moyen d’une taxe soi-disant sociale.
L’Association 193 n’attend pas de miracle, mais uniquement une véritable reconnaissance des victimes accompagnée par une véritable réparation. »
L’association 193