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La TVA sociale maintenue au 1er avril, mais réduite à 1 %

« J’ai entendu ces voix qui s’élèvent contre cette contribution, mais dans le même temps, je ne veux pas la faillite de la PSG. J’ai voulu vous voir pour vous écouter et savoir si vous avez d’autres solutions ».

C’est ainsi que le président Édouard Fritch, entouré de l’ensemble de son gouvernement, a amorcé un nouveau dialogue, lundi matin, avec les organisations patronales et syndicales, quelques jours après la journée de grève qui a rassemblé environ 2 000 personnes dans la rue pour protester contre l’entrée en vigueur de la Contribution pour la solidarité (CPS), le 1er avril prochain. Si tout le monde convient qu’il faut agir et trouver une solution durable pour préserver la Protection sociale généralisée (PSG), les divergences restent fortes et portent notamment sur les moyens retenus, ou encore sur le calendrier de la mise en œuvre de la CPS. La rencontre s’est soldée par un prochain rendez-vous fixé au mardi 29 mars, pour discuter des solutions à moyens et long terme : « Revenez avec des solutions », leur a lancé Fritch avant de se séparer.

Finalement, le lendemain, 22 mars, le Président s’est exprimé devant l’assemblée de la Polynésie française à l’ouverture de la première séance de la session extraordinaire consacrée à la création du « compte d’affectation spécial du fonds de la protection sociale universelle » et a annoncé les principales mesures qui seront mises en place :

  • Le montant de la CPS est diminué à 1 %, contre 1,5 % initialement.
  • L’entrée en application de la CPS est maintenue au 1er avril 2022.

« Le conseil des ministres a décidé de proposer à votre assemblée une modification du taux de la CPS pour l’abaisser à 1 %, ce qui apparaît comme plus supportable par les acteurs économiques et surtout moins impactant pour le consommateur. Ce taux reste toutefois évolutif dans le temps, ainsi que l’ont proposé les partenaires sociaux. Ainsi, nous avons prévu de faire un bilan au mois de septembre prochain. »

Fritch a également rappelé les mesures déjà engagées pour amortir les effets inflationnistes de la guerre en Ukraine qui entraînent une flambée des prix et impactent les Polynésiens :

  • Le gel du prix des hydrocarbures jusqu’à fin juin : les hausses ne sont pas répercutées à la pompe et l’effort est pris en charge par le budget du pays ;
  • Le gel du prix des hydrocarbures livrés à EDT pour éviter une augmentation des prix de l’électricité. L’effort est pris en charge par le budget du pays grâce à ses efforts de gestion ;
  • L’intensification des contrôles des prix, notamment dans le secteur de l’alimentaire et des PPN.

Le Président a aussi fait des précisions quant aux mesures complémentaires de revalorisation salariale :

  • L’augmentation du SMIG : aux 2 % accordés en décembre dernier par anticipation, s’ajouteront une revalorisation consécutive à l’augmentation de l’indice du coût de la vie aux premiers mois de l’année. Cette mesure prendra effet dans quelques semaines, plus tôt que prévu par le protocole signé avec les syndicats au mois de décembre dernier ;
  • Le point d’indice des fonctionnaires figé depuis 2019 sera relevé de 1,5 point au 1er mai ;
  • Pour les ANFA, les agents non-fonctionnaires de l’administration, la revalorisation du point d’indice sera de 2 points.

Voilà pour les premières actions visant à amortir les effets de l’augmentation des prix. Le Président a par ailleurs confirmé que le ministre de l’Économie a annoncé la semaine dernière qu’il préparait un « plan Marshall », qui comprendra d’autres mesures, concernant notamment le prix de la farine, ou encore les petites retraites.

Enfin, Fritch a rappelé que durant les deux années de crise Covid-19, « 20 milliards de Fcfp ont été injectés dans l’économie et le social », auxquels vient s’ajouter « le soutien de l’État au travers des subventions aux entreprises (par le FSE) de 27 milliards de francs, et de prêts garantis par l’État à hauteur de 60 milliards de francs ».

Ainsi, face à la grande inflation qui arrive à grands pas au Fenua, Pays, patrons et syndicats sont à couteaux tirés ! D’ailleurs, l’intersyndicale ne compte pas s’arrêter là et ambitionne de continuer à faire pression sur le gouvernement jusqu’au bout… Et de taxer le ministre de l’Économie « d’incohérence » dans ses « évaluations à géométrie variable », craignant une « gestion autoritaire et dictatoriale » de la CPS. La population demande, elle, plus d’égalité et surtout plus d’équité.

21 kilos d’ice saisis : un coup de filet historique !

C’est « une saisie historique » à l’échelle du Fenua, s’est félicité Mario Banner, le directeur territorial de la police nationale, en annonçant, lundi dernier à la presse, l’arrestation d’une « mule » qui transportait, à bord du navire de croisière MS Zuiderman, pas moins de 21 kilos d’ice ! Un record depuis l’affaire « Kiki Love » où quelque 20 kilos avaient été découverts.

En provenance de Hawaii, l’individu de 27 ans devait livrer la drogue à Raiatea, pour une somme estimée à 5 milliards de Fcfp. Il a été placé en détention provisoire et encourt 10 ans de prison et près de 900 millions de Fcfp d’amende, ainsi que la confiscation de tous ses biens mobiliers et immobiliers.

Un gros coup de filet qui met encore une fois en exergue la propagation de ce terrible fléau en Polynésie. Difficile d’imaginer ce que représente précisément les quantités qui passent au travers des mailles du filet… Mais Hervé Leroy, le procureur de la République, estime qu’il y aurait « près de 100 kilos » d’ice qui circulent par an pour environ « 10 000 à 12 000 consommateurs ». Des chiffres stupéfiants !

Le taote Théron mis au ban de la médecine

La chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre des médecins a tranché : le docteur Jean-Paul Théron a été condamné à trois ans d’interdiction d’exercer la médecine, dont deux avec sursis, à compter du 15 juin prochain. Selon nos confrères de La Dépêche, qui ont révélé l’information, cette décision ne comporte pas moins de 22 points de motivation. Une sanction lourde qui s’appuie sur « la gravité des manquements aux règles déontologiques commis ». En clair, l’Ordre des médecins estime que le taote, favorable au traitement préconisé par le Dr Raoult, n’aurait pas dû prescrire de l’hydroxychloroquine dans le cadre de soins préventifs du Covid-19.

De là, à faire de lui « le grand vilain médecin » qui aurait forcé et obligé ses patients à prendre ce qu’il leur administrait, c’est peut-être un raccourci dangereux qui risque de coûter la réputation du docteur Théron, lui qui est au service de la population depuis quarante ans. Poursuivi également pour l’agression d’un huissier et insulte à une gendarme, rappelons que son procès a été repoussé une troisième fois au 27 mai.

Hani Teriipaia, nouvelle directrice de l’Arass

Après l’éviction de Pierre Frébault à la tête de l’Agence de régulation sanitaire et sociale (Arass), suite à une « rupture de confiance » avec Jacques Raynal, son ministre de tutelle, Hani Teriipaia a été nommée pour le remplacer. Un choix logique, la jeune femme étant auparavant directrice adjointe.

Assemblée : le groupe Tahoera’a disparaît

La démission des élus James Heaux et Vaiata Perry-Friedman a fait imploser le groupe Taohera’a Huiraatira, qui disparaît au sein de l’assemblée de la Polynésie française. Une première depuis la création du parti au fē’ī en 1977 ! Gaston Flosse, désormais président du Amuitahira’a o te nuna’a ma’ohi, affirme que Teura Iriti a « fait démissionner les membres du parti à l’assemblée, parce qu’elle n’a pas eu le courage de démissionner elle-même ». Le Vieux Lion l’accuse en outre de ne pas avoir tenu à jour le rapport financier du parti orange, de ne pas respecter le statut du groupe et de vouloir « passer au Tapura ». Ambiance !

Les projets hôteliers se multiplient à Bora Bora

Le site de l’ancien Bora Bora Lagoon Resort, fermé en 2010, accueillera un nouveau complexe hôtelier : le « Luxury 5-star hotel motu Toopua ». Porté par le groupe City (qui devrait également investir à l’ancien Hyatt du Tahara’a), le projet devrait s’étendre sur 105 342 m² et intégrer huit grandes unités sur pilotis, d’autres en bord de plage, de grands bâtiments sur trois étages, ainsi que des zones de restauration, un ponton et plusieurs piscines.

Le développement touristique de la « Perle du Pacifique » se poursuit : Tahiti Infos rappelle que plus de 700 chambres sont aujourd’hui à la disposition des visiteurs et que d’autres projets sont en cours, notamment celui de l’hôtel du Bloody Mary’s et sa cinquantaine d’unités. Dans les tuyaux aussi, la construction de grands complexes luxueux comme la Villa Aquamaris sur le motu Roa et celui prévu sur le motu Terurumi.

Investir et créer de l’emploi, c’est bien, mais préserver l’environnement, c’est mieux…

Un terminal de croisière international livré en mars 2023

La cérémonie de pose de la première pierre du futur terminal de croisière international de Papeete s’est tenue jeudi. Il s’agit, selon le gouvernement, d’un « projet phare, qui illustre la volonté commune du Pays et du Port autonome d’inscrire le Tourisme de croisière au cœur d’une stratégie de développement locale et régionale ». Située au centre de Papeete, cette infrastructure aura une superficie de plus de 2 700 m2 et sera dotée d’une toiture terrasse végétalisable ; des dimensions capables de traiter les navires « de tête de ligne », d’un flux de 1 400 à 2 400 passagers, avec l’ajout de structures mobiles. Un espace de 300 m2 sera consacré à l’artisanat local et 500 m2 seront dédiés à une galerie d’art permettant d’exposer des pièces illustrant l’histoire maritime polynésienne. Il sera également doté d’un parking souterrain d’une capacité de 205 places.

Par ailleurs, ce terminal de croisière sera complété par une grande passerelle piétonne qui surplombera le boulevard Pomare. Cette nouvelle liaison contribuera au renforcement du lien entre le terminal et le centre-ville de Papeete. Surtout, elle permettra aux touristes et au public, y compris aux personnes à mobilité réduite, de traverser cette voie à grande circulation, en toute sécurité. Enfin !

La réalisation de ce projet a été confiée au groupement Boyer / Tropical architecture / Luseo Pacific / Polynésie Ingénierie / Cegelec, sous la forme d’un marché de conception-réalisation, pour un montant de 1,750 milliard de Fcfp, comprenant les bâtiments, le parking sous-terrain et l’aménagement paysager. Le Président, en charge du Tourisme a rappelé dans son discours que la réalisation d’une telle structure s’inscrit dans la stratégie de reconquête du Tourisme : « La Polynésie représente plus ou moins 1000 escales par an, quand l’Australie en représente environ 750 et la Nouvelle-Zélande 700. Il faut mettre en place une synergie régionale pour nous positionner en tant que tête de ligne régionale et inciter les armateurs à ne plus considérer la Polynésie comme simple destination de passage. »

L’objectif clairement affiché est de maintenir la Polynésie dans la catégorie hyper concurrentielle des « destinations de choix » des navires de croisière.

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