En ce moment, je côtoie des politiciens de toutes tendances qui préparent les élections prochaines. Je leur dis : « Vous prétendez que l’avenir de vos enfants est votre principal souci alors que vos programmes concernant les écoles sont des copiés-collés de banalités ».

Vous donnez à penser : que vous ne brassez que du vent, ou que vous estimez que l’école privée payante est suffisante ; que l’Armée peut réparer ce que les familles auraient négligé (l’éducation de leurs petits) en compensant, de plus, une disette éducative et scolaire postcoloniale ; que les enseignants mal formés n’auraient pas assuré les apprentissages de base, dans leurs classes. N’y a-t-il pas méli-mélo dans tout cela ?  …
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Comme M Dargelos a raison! Je n’ai plus d’enfant en age scolaire, mais je garde les oreilles grandes ouvertes. Ce que j’entends est homogène et constant: une baisse de niveau et une baisse des exigences. La critique de l’apprentissage des savoirs fondamentaux, surtout en primaire, semble largement partagée. Je vous rassure, l’enseignement privé n’y échappe pas.
Des recommandations de cet article, je n’en retiens qu’une, celle du retour aux fondamentaux. Tout habitant doit savoir lire, écrire et compter. Contrairement à M Dargelos, je pense qu’il ne serait pas absurde d’intégrer aux fondamentaux la langue locale. D’autres pays le font, avec succès.
Permettez-moi de faire une suggestion complémentaire: je pense que l’évaluation des enseignants et des résultats de leurs classes est nécessaire, non comme un moyen de sanction, mais comme un moyen de détecter ce qui manque à certains pour mieux faire leur métier, en comprenant les raisons de la réussite d’autres.
Nous n’avons pas besoin de la France pour faire cela. Notre corps enseignant est assez nombreux et assez divers pour donner des résultats positifs, dans l’intérêt des élèves, mais aussi dans la satisfaction des enseignants
Merci, Patrick, pour votre observation à propos de ma chronique.
Je lis et comprends votre choix de placer l’enseignement de la langue locale (des langues locales ?) dans les ‘’fondamentaux’’. D’autant que mes parents, de langue maternelle occitane, ont appris le français à l’école… Idem pour mon épouse dont le tahitien est la langue maternelle et qui a appris le français à Sainte Thérèse. Mais je pense qu’il faut réussir, ce qui implique la capacité des enseignant(e)s à maîtriser correctement cette langue ET son enseignement. Cette double exigence implique la mise en œuvre d’une continuité dans les PROGRESSIONS, soit des programmes d’apprentissages, du simple au complexe, du CP au CM. Il s’agit bien de fabriquer une méthode qui, sans être rigide, soit la colonne vertébrale de l’enseignement de la langue. Sauf si l’on se contente de ‘’baragouins’’ approximatifs. Les universitaires linguistes de notre Université seraient les conseillers, précieux et incontournables, pour ‘’séquencer’’ le ‘’corpus linguistique’’ et proposer les contenus, voire les thèmes de parole, pour chaque niveau. Nous pourrions très rapidement réussir avec le reo tahiti. Il ne manque qu’une décision politique puis un accord entre Université et ministère de l’Education. Il manque aussi des livrets, ou fiches pédagogiques, pour aider les enseignant(e)s sur le terrain, ainsi que des conseillères et inspectrices, pour compléter le dispositif. Il va de soi que les conseillères et inspectrices ‘’venues’’ d’ailleurs ne seraient plus nécessaires car mises en situation d’incompétence linguistique. Elles ne seraient plus recrutées. C’est la logique d’un tel choix.
Concernant les autres langues, je suis moins sûr que des conditions aussi favorables soient réunies, ce qui n’empêche pas des expérimentations « d’attente » avec les corpus linguistiques connus par les Académies. Enfin, si des enseignements de langues locales ont réussi dans d’autres pays, c’ est probable, dans des situations où la langue locale était seule à être pratiquée. Nous ne sommes pas dans ce cas : dans une même classe, cohabitent des élèves de langues maternelles diverses (paumotu, marquisiens, australiens, tahitiens, français…), ce qui donne des bases linguistiques plurielles et multiplie les difficultés pour situer les lieux d’interférences où il faut ‘’mettre le paquet’’ (phonétique, prosodie, grammaire, par exemple).
Tout à fait d’accord pour évaluer, et non sanctionner. C’était la fonction des inspections qui permettaient de déceler ce qui allait bien, ce qui était améliorable, ce qu’il fallait éviter, et pourquoi. Ces « points » de vue sur le travail observé servaient de base à l’entretien qui suivait et débouchaient sur les deux ou trois conseils qui permettaient, « concrètement », à l’enseignant(e) d’agir ensuite. J’ai eu la chance de pouvoir pratiquer, ici, dans les établissements privés sous contrat, ce type d’approche, avec des ‘’suivis d’inspection’’ adaptés à chaque établissement, après les constats spécifiques. Les évaluations actuelles ont surtout pour fonction de servir à l’Institution pour d’éventuels ajustements de programmes ou de formations. Elles sont nécessaires, mais lourdes, trop fréquentes et peu adéquates pour nouer un « contrat de travail », dans telle classe, entre inspectrice et inspectée.