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En principe, la différence de genre ou d’orientation sexuelle n’aurait jamais dû poser quelque désagrément aux Océaniens et Océaniennes. Vu les vestiges païens ou autres convictions d’origine subsistant dans les mentalités, au cœur des traditions de Polynésie française. Sauf que le travail de sape, amorcé et perpétué par les multiples clochers débarqués au cours des derniers siècles, a désemparé les autochtones. Sauf que, depuis plus de 54 ans, abus, intimidations et discriminations de toutes sortes n’ont cessé de traquer les concernés. Et qu’avant toute restauration de droits, encore faut-il en déclarer l’identité.

Pourquoi mettre en place une marche des FIERTÉS, sinon pour se laver de la HONTE ! LA HONTE : de pécheur à réprouvé, dans la perception puritaine et outrecuidante des conquérants occidentaux, puis, à présent, de leurs fils spirituels néocolonialistes quelque peu imbus de leur superbe, l’insulaire autochtone du Pacifique Sud s’est vu dépouiller de ses mythes fondateurs. Porteur d’une civilisation dont les traces perdurent dans la langue, les modes de pensée, les us et coutumes, la pierre des pétroglyphes, pionnier de la navigation aux étoiles, de la pirogue à balancier, du catamaran et du surf, leur accueil pacifique n’a pu suffire à les épargner. Les enquêtes de la Société des Océanistes nous l’apprennent ou nous le confirment. Les codes répressifs, édictés par les évêques d’abord (Dordillon aux Marquises, par exemple…), les autorités colonisatrices ensuite, sont particulièrement instructives du « génocide philosophique » perpétré par les occupants, au cours de ce XIXe siècle oppresseur – de ce point de vue-là -, il convient de l’admettre.&nbsp …

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