Chers lectrices et lecteurs, en ce début d’année, que je vous souhaite très favorable, et qui occasionne certainement, pour les plus chanceux d’entre nous, l’éclosion de nouveaux projets, je voudrais partager avec vous quelques réflexions littéraires issues justement d’un projet collectif destiné à prendre forme ce mois-ci, et qui porte sur un ouvrage important de l’histoire culturelle tahitienne et bien connu en Polynésie : Les Mémoires de Ariitaimai (dernière cheffesse du puissant clan Teva), rédigé par l’écrivain et historien bostonien Henry Adams à la fin du XIXe siècle. En effet, un colloque international réunira des universitaires américains et locaux, ainsi que des descendants de la cheffesse Teva, du 27 février au 1er mars 2023, à l’Université de la Polynésie française.
(Photo mise en avant : Société des Océanistes)

Déjà largement étudiés par les spécialistes, notamment chez les américanistes, ces Mémoires font figure de pilier parmi les sources dont nous disposons sur le Tahiti du tournant des XIXe et XXe siècles, et même sur la Polynésie pré-européenne, par le biais des témoignages attribués à la cheffesse sur les traditions et sur l’histoire de son pays. S’il se caractérise par son resserrement thématique autour de la figure de la cheffesse Teva, et s’il peut ainsi être perçu comme une émanation de l’identité autochtone, cet ouvrage hybride, dont l’énonciation à la première personne est censée provenir de Ariitaimai, peut pourtant être abordé sous l’angle des usages scripturaux du Vieux Continent, dans la mesure où il est aussi un produit littéraire de la rencontre humaine, affective et idéologique, entre deux cultures, entre deux mondes, entre la famille de l’illustre cheffesse tahitienne et un professionnel de l’écriture issu d’une prestigieuse lignée américaine, imprégné d’Humanités classiques …
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