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Un article paru dans Le Monde révèle les coulisses de la Justice en Polynésie et dénonce « une guerre sourde entre les magistrats du siège et du parquet à Tahiti ». Le quotidien rapporte que trois inspections ont été envoyées par la chancellerie à Papeete, « où les juges et les procureurs se détestent cordialement ». Le procureur général…

« De mémoire de magistrat, on n’avait jamais vu ça. Le procureur de Papeete, à la demande de son procureur général, a discrètement ordonné une enquête pénale sur l’un de ses collègues, juge d’instruction, à propos d’une affaire privée. Le juge, effaré, l’a appris par hasard, et devant l’émotion de tout le tribunal, le dossier a été dépaysé huit mois plus tard à Nouméa et vite classé, « faute d’infraction » – un sérieux désaveu pour le parquet de Tahiti. C’est dire si l’ambiance est tendue, à Papeete, entre les juges du siège (les « juges qui jugent ») et le parquet (les procureurs). Les magistrats du siège, en assemblée générale, ont dénoncé, le 25 novembre 2022, « les blocages qui obèrent le fonctionnement du service public de la justice » et sont à couteaux tirés avec le procureur. Trois missions successives d’inspection ont été envoyées sur place en moins de deux ans, ce qui constitue un record, surtout pour une si petite juridiction. Le directeur des affaires criminelles et des grâces, Olivier Christen, est venu en personne, en novembre, évaluer l’ampleur de la crise, et les deux chefs de cour de Polynésie, le premier président, Thierry Polle, et le procureur général, Thomas Pison, ont finalement été convoqués, le 15 décembre, à la chancellerie, et sommés de s’entendre …

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