Tout a bien mal commencé. Je me suis fait rabrouer par la caissière de la salle de cinéma parisienne parce que j’ai demandé si le mot de « spectateurices » affiché au mur était une blague. Elle m’a traité d’ignorant qui ne comprenait pas la belle expression d’écriture inclusive pour les lieux d’aisance. Je me trouvais dans…

Le thème principal est celui d’un haut-commissaire de la République qui enquête sur une rumeur inquiétante de reprise des essais nucléaires en Polynésie. Le fonctionnaire (interprété par Benoît Magimel), habillé en permanence d’un costume blanc en lin qu’il utilise même sur un jet-ski dans les vagues spectaculaires de Teahupoo, a transféré son bureau dans une boîte de nuit de l’île, où il croise des figures étranges, un espion américain, un faux-touriste portugais, des danseurs locaux en culotte et surtout un amiral en uniforme, porté sur l’alcool et discrètement sur les jeunes marins et qui s’agite sur la piste de danse aidé par l’alcool. Les deux représentants de l’État incarnent des sentiments opposés : le haut-commissaire à la poitrine tatouée de son nom se veut proche de la population tahitienne, défenseur de la construction d’une salle de jeux « pour amuser les habitants » et opposé à toute religion. Il connaît mieux que les Tahitiens eux-mêmes le ‘ori tahiti, la danse tahitienne, qu’il compare à un combat de coqs et traite son président et son ministre de tutelle de « cons ». Il fait les éloges, toujours dans la boîte de nuit, de Romane une écrivaine de passage, une Annie Ernaux tropicalisée que nous retrouverons un peu plus tard devant une console comme DJ de musique électronique les seins nus pour nous rappeler de très loin une sexualité éteinte qui caractérise tous les personnages du film, y compris les Tahitiens. L’amiral porte en permanence son uniforme blanc, comme le haut-commissaire qui tout de suite s’oppose par rapport au risque de répétition du danger nucléaire …
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